EDITO : Après Viry-Châtillon, réaffirmer que l’autorité est aussi une composante de l’éducation

Madame, Monsieur,

Suite à la mort terrible de Shemseddine à Viry-Châtillon, ainsi qu’aux autres exactions du même genre qui se sont produites dans notre pays au cours des dernières semaines, le Premier ministre est intervenu jeudi dernier pour marquer sa volonté de ne rien banaliser et de réaffirmer qu’il était de notre devoir, collectivement, de nous soucier d’un manque de repères et d’autorité dans notre société, au regard des actes dont certains mineurs sont aujourd’hui capables.

Ce constat appelle des réponses fermes, d’ordre sécuritaire mais aussi civique. Je suis persuadée que nous ne pourrons réussir qu’à la condition d’allier la fermeté à l’apprentissage dès le plus jeune âge de la force de la fraternité et de la responsabilité.

Cela nécessite également que chacun soit mis en face de ses responsabilités. C’était le sens de l’intervention du Premier ministre.

Cette responsabilité concerne bien entendu d’abord et avant tout les mineurs eux-mêmes qui doivent assumer leurs actes, ce qui n’enlève en rien la part essentielle que doit prendre l’enseignement et l’apprentissage dans leur construction d’individu.

Mais il n’est plus admissible qu’une excuse de minorité puisse exonérer un jeune de réparer ses méfaits. Je salue la volonté de Gabriel ATTAL d’étudier la possible évolution du droit sur ce point.

Ne renonçons pas à exprimer la vertu éducative d’une sanction lorsqu’elle est proportionnée. L’école doit y contribuer bien entendu, comme l’Etat lorsque c’est son rôle, mais aussi et surtout les parents.

Il est essentiel que chacun assume cette fonction car nous savons qu’une sanction éducative est plus efficace lorsqu’elle est relayée à l’école comme dans la famille et vice versa. Un jeune sait la valeur d’une limite dès lors qu’elle est posée et qu’elle est exprimée aussi bien dans son établissement que dans son cercle privé.

Le Premier ministre a raison de rappeler que ce sujet doit être pris à la source, dès les premiers débordements d’un enfant. Une réponse à ce moment évitera très certainement des actes plus graves par la suite.

A la sanction éducative et sécuritaire, doit également suivre la sanction judiciaire lorsqu’elle est nécessaire, et ce dans les meilleurs délais pour éviter qu’elle n’intervienne trop tardivement au risque de perdre son efficacité.

Le civisme nécessite un apprentissage. Il est autant individuel que collectif et l’autorité est parfois, lorsqu’on en use à bon escient, un composant à part entière de l’éducation. C’est un devoir qui s’impose à nous tous.

En confiance,

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