Vaccination: informer d’abord, vacciner massivement ensuite

 

  • Pourquoi avoir donné la priorité aux résidents des EHPAD ?

Face à la pandémie qui sévit dans le monde entier depuis près d’un an, le vaccin est une chance pour notre pays : c’est le moyen de protéger les personnes les plus vulnérables des formes graves, qui peuvent les conduire à être hospitalisées, voire à aller en réanimation.

En raison de l’arrivée progressive des doses, il n’est pas possible de proposer à tous les Français de se faire vacciner dès les tout premiers mois de la campagne.

 C’est pourquoi, la Haute Autorité de Santé a établi un ordre de priorités :

  • Etape 1 : les personnes âgées en établissement (EPHAD)
  • Etape 2 : les personnes de plus de 75 ans, puis les personnes de plus de 65 ans, puis les soignants de plus de 50 ans ou présentant des comorbidités
  • Etapes 3, 4, et 5 : élargissement de la vaccination à toute la population

 

 

Ce choix, qui nous a été recommandé par la Haute Autorité de santé, est totalement fondé :

  • les résidents en EHPAD, mais également en résidence autonomie, sont les plus vulnérables non seulement en raison de leur âge et de leurs pathologies, mais aussi du fait de leur exposition au virus en raison de leur vie en collectivité ;
  • près de 20 000 décès ont été enregistrés en EHPAD.

Il est de notre responsabilité collective de protéger en priorité les personnes les plus fragiles et les plus à risque. C’est un choix sanitaire, éthique et qui permettra de protéger au mieux notre système de soin.

  • Pourquoi la mise en œuvre de cette vaccination prend-elle du temps ?

La vaccination a débuté dans les EHPAD dimanche 27 décembre, soit à peine 4 jours après l’avis de la Haute autorité de santé, qui était le véritable point de départ de notre campagne.

 

 

Nous avons également fait le choix d’une phase de recueil de consentement, qui est doublement nécessaire :

  • s’agissant de la vaccination de personnes âgées et fragiles, il est nécessaire de les informer dans de bonnes conditions, y compris en se rapprochant parfois de leur famille ;
  • cette phase de recueil du consentement permet aussi d’ajuster le nombre de doses livrées à chaque EHPAD au nombre réel de résidents acceptant la vaccination.

Certains, notamment à droite, appellent à la vaccination obligatoire. Nous, nous ne croyons pas à la vaccination sous contrainte. Vacciner sans informer, c’est le meilleur moyen de créer de la défiance et de rater toute notre campagne de vaccination.

Juger de la campagne de vaccination française moins d’une semaine après son démarrage est absurde. Cependant, nous ne pouvons accepter aucun retard injustifiable. Nous avons des objectifs aussi ambitieux que nos voisins et nous les tiendrons : d’ici début février, 1 million de personnes auront été vaccinées.

 

  • Beaucoup de médecins trouvent votre stratégie trop lente et estiment qu’il faudrait faire autrement…

Nous avons fait un choix fort et revendiqué : laisser les spécialistes, les médecins, définir la meilleure stratégie vaccinale plutôt que de créer une stratégie politique inefficace et vouée à l’échec.

 Aussi, notre stratégie a été construite avec les médecins sur la base des recommandations sanitaires de la Haute autorité de santé.

Cette stratégie par phases, privilégiant d’abord les plus vulnérables, a été exposée par le gouvernement depuis plus d’un mois. Elle a été présentée au Parlement. A cette époque, aucune critique n’avait été exprimée.

 Pour autant, avec la Covid, la controverse scientifique est toujours riche. Nous restons attentifs à ce que nous disent les médecins : c’est d’ailleurs pourquoi, nous avons décidé d’anticiper la vaccination des professionnels de santé de plus de 50 ans et/ou ayant des comorbidités les exposant à des formes graves de la maladie.

  • Beaucoup d’inquiétudes remontent à la suite de l’annonce du lancement d’un SI « vaccin covid », et du « fichage » des personnes vaccinées

Il n’y aura pas de fichier pour détecter les personnes non vaccinées et les personnes vaccinées.

Face à une épidémie nouvelle, face à un vaccin nouveau, nous devons suivre l’impact sanitaire de la vaccination dans la population. Nous devons connaître le nombre de personnes vaccinées, mais aussi savoir si ces personnes recontracteront la maladie ou non ; si ces personnes présentent une résistance plus ou moins forte à la maladie conformément à nos attentes.

C’est pourquoi l’Assurance Maladie a conçu un système d’information, qui permettra de partager ces informations, mais dans un respect strict de la confidentialité des données personnelles et médicales.

  • A-t-on suffisamment de moyens pour conserver les doses de vaccins ?

La France dispose de super congélateurs, répartis sur plus d’une centaine de sites (100 hôpitaux de référence et 5 plateformes logistiques ou « dépositaires pharmaceutiques »). Leur mise en fonctionnement a été assurée conformément au calendrier de livraison des doses de sorte qu’aujourd’hui les doses qui sont livrées progressivement par les laboratoires sont réparties sur l’ensemble du territoire et stockées avant leur utilisation.

  • Le passeport vaccinal ne va-t-il pas inéluctablement s’imposer?

Le Président de la République a été clair sur le fait que la vaccination ne sera pas obligatoire. Elle ne le sera donc ni directement ni insidieusement.

  • Combien de personnes entend-on vacciner d’ici l’été ?

 Notre objectif est de vacciner au moins 15 millions de personnes d’ici l’été. Cela correspond à la population des plus 65 ans et des personnes ayant des comorbidités, donc les personnes susceptibles de développer des formes graves de la maladie.

Nous avons en revanche précommandé de quoi vacciner 26 millions de personnes d’ici l’été, car nous ne voulons prendre aucun risque : il n’est pas impossible que l’un ou plusieurs des 5 vaccins pré-commandés n’obtiennent pas les autorisations de mise sur le marché.

 

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