Dans un contexte de guerre aux portes de l’Union Européenne, le Sommet de Versailles s’est tenu la semaine dernière. Consacré aux effets économiques de la guerre en Ukraine et aux conséquences en matière de souveraineté européenne, le Sommet a réuni les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne, la Présidente de la Commission européenne et le Président du Conseil européen.
Nous y avons réitéré notre plein soutien à l’Ukraine et de nouveau condamné fermement l’agression de la Russie et la complicité de la Biélorussie. Des décisions fortes ont pu être prises, notamment sur les questions de défense et de souveraineté énergétique.
L’Union européenne devra ainsi investir plus et mieux dans ses capacités de défenses et les technologies innovantes dans ce domaine. Il s’agira d’accroître nos dépenses aux niveaux national et européens, d’encourager les investissements conjoints, d’investir dans toutes les dimensions de notre défense (cyber, spatial, maritime, etc.), d’encourager les synergies entre recherche civile et militaire, d’investir dans les technologies émergentes et de soutenir nos industries de défense pour faire émerger des filières européennes.
La Commission présentera, d’ici mi-mai, une analyse des besoins en investissement et proposera des initiatives concrètes.
Sur le plan de nos dépendances énergétiques, nous nous sommes mis d’accord pour mettre fin à la dépendance européenne au gaz, pétrole, et charbon russe. Pour ce faire, les pays s’engagent à réduire leur utilisation d’énergie fossile, à diversifier leur approvisionnement y compris en recourant au gaz naturel liquéfié (GNL), à développer le marché européen de l’hydrogène, à accélérer le développement des énergies renouvelables, à améliorer les interconnexions des réseaux européens de gaz et d’électricité, à renforcer les plans de sécurisation de l’approvisionnement en énergie, à améliorer l’efficacité énergétique en Europe et à promouvoir une approche circulaire de notre consommation d’énergie.
Ainsi, les États membres appellent la Commission à proposer un plan RePowerEU d’ici la fin du mois de mai. Ils poursuivent leur travail pour une meilleure gestion du stockage du gaz, un fonctionnement optimal du marché européen de l’électricité, une meilleure coordination des investissements dans le domaine de l’énergie, et une meilleure connectivité avec les pays du voisinage européen.
La Commission proposera, d’ici fin mars, un plan permettant de garantir la sécurité énergétique européenne en vue de l’hiver prochain. Nous avons également appelé à étudier en urgence les options pour faire face à la hausse du prix de l’énergie pour nos concitoyens et nos entreprises. Cette question sera abordée lors du Conseil européen organisé les 24 et 25 mars prochains.
Enfin, les chefs d’État et de gouvernement se sont mis d’accord pour réduire les dépendances européennes dans les domaines des matières premières critiques, semi-conducteurs, santé, numérique, alimentation.
A tous les niveaux, l’Europe est à un tournant de son histoire. Alors qu’elle est directement attaquée, elle doit non seulement résister mais avoir une ambition forte pour les années à venir.
