« Rouler propre » : quelle alternative aux hydrocarbures fossiles ?

 

Mardi 28 mai, j’organisais avec les députés Fabien Lainé et Damien Pichereau un moment d’échanges sur les technologies et carburants alternatifs.

Nous avons eu le plaisir d’accueillir M. David Marchal, directeur exécutif-adjoint de l’ADEME, et M. Thibault Moura, du Club des véhicules écologiques, qui ont partagé leur expertise sur ce sujet passionnant. En amont de cette rencontre, nous avions mené plusieurs auditions, afin d’établir un diagnostic complet sur les carburants alternatifs, indispensable à la mise en œuvre de stratégies efficaces de décarbonation des véhicules.

Le premier enseignement que j’ai pu tirer de ce cycle d’auditions et de conférences, est que si le véhicule électrique fait assurément partie de l’avenir de la mobilité propre, il ne pourra pas, à lui seul, répondre à l’ensemble des problématiques du secteur des transports.

Il est ainsi essentiel de créer dès aujourd’hui les conditions de développement des carburants alternatifs. Ainsi, M. Thibault Moura, fondateur du Club des véhicules écologiques, estime qu’il est important de « veiller à ce que chaque carburant représente entre 20 et 30% du mix carburant global » afin de ne pas créer « une dépendance », et de faciliter le passage du plus grand nombre à une mobilité propre.

La question des énergies alternatives, et de leur faible développement, doit s’appréhender sous trois angles : celui des carburants, celui des véhicules, celui des infrastructures d’avitaillement.

 

 

 

 

Il existe aujourd’hui de nombreux carburants propres, encore peu connus du grand public, mais qui ont pour autant fait preuve de leur efficacité, de leur coût attractif et de leur faible empreinte environnementale.

Ainsi l’éthanol, et notamment le E85, biocarburant en pleine expansion, est un produit très prometteur. La filière biogaz rassemble de nombreux avantages : coût pour le consommateur extrêmement compétitif, filière reposant sur l’économie circulaire, réduction de 70% des émissions de CO2 par rapport au diesel, peu de particules fines.

Pour une mobilité propre effective, les véhicules doivent être adaptés à ces carburants alternatifs. La transformation d’un véhicule classique en véhicule compatible GNV, GPL ou bioéthanol est légale, mais peut s’avérer complexe (disparition de la garantie constructeur, coût élevé, etc.).

Autre contrainte au développement d’un mix énergétique, le déploiement des infrastructures d’avitaillement : aujourd’hui il existe seulement 100 stations GNV en France métropolitaine pour les véhicules légers, contre 1 200 en Italie. L’objectif est d’arriver à 2000 stations (dont 1/3 pour les poids lourds) en 2030. Concernant le carburant E85, on compte 1133 stations en France avec un objectif de développement à 1400 en 2019. Enfin, les points d’avitaillement GPL sont de 1850 en France, et 33000 en Europe.

Aujourd’hui, nous de réfléchir ensemble aux moyens de favoriser cette transition vers le rouler propre, pour tous les Français, et sur tout le territoire.

Il est désormais grand temps de s’affranchir des énergies fossiles dans les carburants, en évitant de s’enfermer dans une nouvelle dépendance, cette fois ci, à l’électrique.

Le projet de loi d’Orientation des Mobilités est l’occasion pour nous de créer les conditions de ce succès, en construisant une réglementation propice au développement des véhicules propres. Je défendrai des amendements en ce sens lors de l’examen du texte en séance publique.

 

 

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