« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs »

Cette phrase, rappelée à notre souvenir avec le récent décès de Jacques Chirac, a été prononcée à Johannesburg en Afrique du Sud, lors du quatrième sommet de la Terre de l’ONU en 2002. Avec une grande lucidité, Jacques Chirac prévenait sur les dangers à venir si rien n’était fait, déclarant : « la Terre et l’humanité sont en péril et nous en sommes tous responsables ». Jacques Chirac a ainsi participé à la prise de conscience commune sur l’urgence écologique.

A la parole suivront les actes, avec la signature de La Charte de l’environnement, texte fondateur pour la reconnaissance des droits et des devoirs environnementaux. Intégré dans le bloc de constitutionnalité en 2005, le texte proclame « le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé », et consacre de nouveaux droits et devoirs en matière d’environnement, ainsi que le principe de précaution, malgré de nombreuses oppositions.

Le Conseil constitutionnel a indiqué que l’ensemble des droits et devoirs définis dans la Charte, avaient valeur constitutionnelle, c’est-à-dire qu’ils s’imposent aux pouvoirs publics et aux autorités administratives dans leur domaine de compétence respectif.

Avec ce texte, Jacques Chirac a apporté une contribution non négligeable à la lutte contre le réchauffement climatique. Nous avons aujourd’hui le devoir de poursuivre cette dynamique, face à une « planète au seuil de l’irréversible ». Contrairement aux précédents gouvernements, les textes que nous votons aujourd’hui ne sont pas des lois du futur. Ils s’appliqueront de notre vivant politique, car il y a urgence en la matière.

La Convention citoyenne pour le climat, qui a été lancée vendredi 4 octobre, est le symbole de notre engagement pour la sauvegarde de l’environnement. Cent-cinquante personnes tirées au sort se réuniront régulièrement pour proposer des mesures concrètes afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40% d’ici à 2030, par rapport à 1990.

Ces mesures seront soumises sans filtre, soit au vote du Parlement, soit à référendum, soit à application réglementaire directe. Cet exercice est une première en France, et répond à une double urgence : démocratique et climatique. L’accélération de la transition écologique est la priorité de l’acte II du quinquennat.

 

10 avril 2019 : Mme Florence Lasserre-David

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