Dès le retour au calme, le Président de la République, Emmanuel MACRON, a tendu la main aux maires des communes touchées par les émeutes. Les élus locaux sont en effet en première ligne et leur personne est de plus en plus souvent prise pour cible par les délinquants qui s’en prennent parfois à leur vie et à celle de leur famille comme en témoigne le récent épisode de L’Haÿ-les-Roses.
Nous avons tous été extrêmement choqués par cet acte odieux et avons été nombreux à réagir très rapidement en nous rassemblant dans tout le pays pour les assurer de notre soutien.
Parmi ces mesures il y a d’abord les besoins urgents nécessaires pour reconstruire ce qui a été détruit ou saccagé par les émeutiers :
– Le chef de l’État a annoncé un accompagnement financier à la hauteur des dégâts pour les voiries, les établissements communaux et les écoles. Cette mesure nécessitera certainement un appui législatif que nous attendons pour accélérer les procédures. Nous y sommes prêts !
– Cela concerne également la réparation des dispositifs de vidéoprotection qui ont été des cibles privilégiées mais qui ont aussi démontrer leur efficacité dans la réponse judiciaire. 20 millions d’euros ont d’ores et déjà été débloqués.
Sans attendre, la Première ministre a diffusé une circulaire en ce sens pour faciliter les opérations de reconstruction et qui ont trait, pour l’essentiel, à assouplir les procédures d’urbanisme et de la commande publique pour, par exemple, lever l’obligation d’autorisation préalable et ainsi gagner du temps.
Plus largement, le Président de la République s’est engagé sur 8 chantiers prioritaires que nous devrons mener avant la fin de l’été pour une réponse rapide et forte.
Reconsidérer nos politiques publiques : il faut veiller au bon usage de l’argent public, c’est pourquoi la manière d’envisager l’action publique doit être repensée pour ne plus nous perdre dans des aléas administratifs qui rendent toute action lourde et chronophage. Les collectivités doivent être partie prenantes de manière plus affirmée et nous devons privilégier la contractualisation.
Revoir les compétences des collectivités : c’est la suite logique du point précédent. Nous devons définir plus clairement les compétences de chacun pour rendre l’action publique plus efficace. Lorsque tout le monde fait tout, cela contribue à diluer l’action en matière de politique publique. Cela nécessite également un effort important pour accorder des ressources propres à chaque collectivité.
Poursuivre le travail en matière du continuum de sécurité : beaucoup a été fait depuis notre arrivée aux responsabilités en 2017 et notamment la loi de 2021 qui a permis de faire évoluer le pouvoir des polices municipales. Cela doit être continué conformément aux demandes formulées par les maires lors de cette rencontre.
Réformer la justice des mineurs : c’est un chantier majeur pour les années à venir. Notre loi est, à bien des égards, obsolète et nous devons revoir le fonctionnement de la réponse judiciaire lorsqu’il s’agit de mineurs délinquants comme cela a beaucoup été le cas lors de ces émeutes. L’enjeu est de prendre les problèmes à la racine avec une réponse rapide pour enrayer la spirale de la récidive.
Engager la responsabilité des parents : c’est le constat que nous avons malheureusement fait. Beaucoup de ces jeunes dans la rue n’étaient pas sous la surveillance de leurs parents, souvent des mères isolées. Les cas varient beaucoup selon les familles qui nécessitent la plupart du temps d’être accompagnées et responsabilisées. Mais nous ne devons pas craindre non plus de sanctionner lorsque cela est nécessaire car il arrive aussi que des parents n’assument plus leur rôle.
Poursuivre l’effort à l’école : l’État a beaucoup agit pour mieux accompagner les enfants des quartiers défavorisés, notamment par le dédoublement des classes en REP qui a été une politique publique forte du premier mandant d’Emmanuel MACRON. Ce n’est pas le moment de bouleverser une organisation qui est en train de porter ses fruits sur les plus jeunes générations.
Être volontariste sur la mixité sociale : c’est un enjeu majeur pour les années à venir. Les maires doivent y avoir leur place, c’est pourquoi nous proposerons de remettre dans leurs main la question de l’hébergement d’urgence et de l’attribution des logements sociaux.
Encadrer les réseaux sociaux : nous avons pu constater les dégâts que les réseaux en tous genres causent et la manière dont ils accentuent les effets de meute lors d’événements violents. La mise en scène de la violence, du pillage, de la dégradation ne doit pas devenir une norme. Il est donc important de parvenir à réguler cet espace. Le ministre en charge de cette question, Jean-Noël BARROT, s’y est engagé depuis longtemps et nous le soutiendrons dans cette démarche.
Vous le voyez, la feuille de route est tracée, elle est ambitieuse mais nécessaire.