La réforme des retraites

L’ampleur de la mobilisation du 5 décembre témoigne des fortes inquiétudes des Français face à la réforme des retraites proposée par le Gouvernement.

Alors que la mobilisation se poursuit, il me paraît important d’apporter quelques précisions sur les points sensibles de ces mesures.

Rappelons tout d’abord, que l’architecture globale du futur régime des retraites universel, ainsi la durée des périodes de transition et son équilibre financier, seront dévoilés par le Gouvernement cette semaine. Celui-ci restera ferme sur l’ambition première du texte qui est de créer un système universel de retraites (ce qui signifie que seront supprimés à terme les régimes spéciaux) ; mais ouvert sur les périodes de transitions.

Le système de répartition ne va pas disparaître : aujourd’hui, comme demain, les actifs paient et paieront pour les retraités. Cette réforme des retraites apportera de nouveaux droits et réparera certaines injustices du système actuel. Elle permettra une meilleure protection des femmes, des travailleurs modestes, des carrières heurtées et accompagnera mieux les mobilités professionnelles.

Concernant la retraite des femmes, précisons qu’elles ne seront pas « pénalisées ». Aujourd’hui, les pensions des femmes sont inférieures de 42% à celle des hommes. Avec la réforme, leurs retraites seront améliorées de 5 à 10%, avec une augmentation de la retraite dès le 1er enfant (8 millions de femmes auront une majoration contre 3 millions aujourd’hui), une maternité compensée à 100%, un système de réversion plus protecteur (90% des bénéficiaires sont des femmes) et un abaissement de l’âge d’annulation de la décote de 67 à 64 ans.

Autre point important : la réforme des retraites ne favorisera pas « les plus riches », mais organisera au contraire une meilleure redistribution : les 40% de futurs retraités les plus modestes verront leurs retraites améliorées et le minimum de retraite sera augmenté à 1000 euros par mois pour une carrière complète.

Enfin, la valeur du point sera garantie, puisqu’une règle d’or sera inscrite dans la loi. Ainsi, chaque année la valeur du point ne pourra pas baisser : au contraire, le point sera revalorisé chaque année, en concertation avec les partenaires sociaux.

Si nous ne faisons rien maintenant, il y aura urgence en 2025. Le Conseil d’orientation des retraites estime que le système de retraite sera en déficit en 2025, et que ce déficit s’aggravera ensuite jusqu’en 2030. Or, seul l’équilibre peut garantir un haut niveau de protection sociale aux futures générations. Nous avons, aujourd’hui, la responsabilité de préparer l’avenir de nos enfants. 

 

 

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