Nous faisons face, depuis plusieurs semaines, à une forte augmentation des prix du carburant qui fait suite à une très forte augmentation des prix de l’énergie en général.
Cette envolée des prix, le Gouvernement y a répondu très vite, s’agissant du gaz, avec le bouclier tarifaire qui s’applique à compter de ce mois. Il convient de rappeler qu’en 2020, le prix du kilowattheure était, en France, inférieur de 12% à la moyenne européenne et de 60% à l’Allemagne. A cette hausse des prix de l’énergie s’ajoute depuis quelques semaines, une hausse des prix de l’essence, et plus généralement, une hausse générale des prix.
En moyenne, un Français roule 14 000 km par an, avec une augmentation de 9 centimes du prix du litre, cela représente un surcoût de 80 euros par an.
Cette hausse dépend de l’évolution des cours mondiaux. Mais le problème de cette hausse, c’est donc qu’elle s’ajoute à d’autres hausses, à la fois dans le domaine de l’énergie mais aussi plus largement, dans d’autres secteurs comme celui de l’alimentation. L’économie rebondit fortement en France et ailleurs, et cela crée des tensions, des pénuries, et donc des augmentations de prix.
Le Gouvernement aurait pu répondre par une mesure de baisse provisoire de la fiscalité sur les carburants. Mais il a écarté cette option – non pas d’abord parce qu’elle coûte très cher – mais surtout pour deux raisons principales :
- la première est que si la fiscalité sur les carburants baisse, rien ne dit que les automobilistes en tireraient directement le bénéfice. Car les prix du carburant sont libres – c’est la grande différence avec le prix de l’électricité ou du gaz – et ils évoluent au fil de l’évolution des cours mondiaux, mais aussi de la politique de prix et de marge des distributeurs ;
- la seconde raison est que la hausse des prix est bien plus large que celle des carburants, et nécessite une mesure globale qui ne saurait être ciblée sur les seules personnes qui utilisent leur voiture.
Le Premier ministre a donc annoncé que l’État apporterait un soutien financer exceptionnel au pouvoir d’achat des ménages pour passer ce cap : l’indemnité inflation.
Ce soutien représentera un forfait de 100 euros. Il concernera environ 38 millions de nos concitoyens qui gagnent chacun moins de 2000 euros net par mois (par personne).
Cela concerne dans le détail :
- d’abord, ceux qui travaillent : ce seuil de 2000 euros (1,6 SMIC) permet d’inclure la moitié des salariés (y compris, bien sûr, les agents publics) et des travailleurs indépendants mais aussi les personnes à la recherche d’un emploi
- ce sera rapide avec un versement pour les salariés en décembre et pour les autres en janvier (pour les retraités en février) ;
- il ne sera pas demander de fournir une carte grise.
Si le Gouvernement a décidé de passer par les employeurs pour les salaries, c’est pour que cela soit plus simple et rapide. Mais cette aide sera évidemment intégralement prise en charge par le budget de l’État, ce qui représentera une dépense de 3,8 milliards d’euros.
Elle sera répercutée sur les budgets 2021 et 2022 et finançable grâce à une reprise économique qui est meilleure que prévue, qui accroît nos recettes et minore nos dépenses, et nous permettra ainsi de tenir malgré ces mesures notre trajectoire de redressement des finances publiques.
Le pouvoir d’achat reste une préoccupation majeure. Face à l’augmentation des prix nous choisissons de tout mettre en oeuvre pour accompagner les Françaises et les Français, et pour la limiter.