EDITO Une nouvelle réforme de l’assurance-chômage, pour quoi faire ?

Madame, Monsieur,

En prenant la parole la semaine dernière pour évoquer la situation financière de la France, le Premier ministre a rappelé la situation complexe dans laquelle nous nous trouvons du fait des crises successives et d’un ralentissement inattendu de la croissance en fin d’année dernière qui grève nos recettes.

Face à cet état de fait nous devons réagir.

Gabriel ATTAL a ainsi dressé plusieurs pistes pour améliorer nos finances publiques et atteindre ainsi l’objectif de moins de 3% de déficit en 2027, ce qui est un impératif.

L’une de ces pistes est de continuer à œuvrer pour amener toujours davantage de français vers l’emploi qui est notre meilleure arme. La recherche du plein-emploi est notre raison d’agir depuis 2017 et nous avons obtenu des résultats probants en la matière avec une baisse de 2,5 points du taux de chômage pour approcher les 7%, ce qui n’était pas arrivé depuis plus de 20 ans.

Les nombreuses réformes du marché du travail nous ont permis d’obtenir ces résultats.

Alors que l’on évoque une nouvelle réforme de l’assurance chômage, je souhaite qu’elle s’inscrive dans la lignée des réformes précédentes et vienne renforcer ce que nous avons construit jusqu’ici : une assurance chômage qui soutient, qui forme, qui accompagne vers l’emploi.

Le débat qui semble devoir s’engager, sur la durée et le niveau d’indemnisation par exemple, est important, et nous aurons l’occasion d’en discuter au Parlement, mais il ne peut prendre sens que dans l’esprit de ce que nous avons essayé de bâtir depuis 2017 et plus encore avec la dernière réforme de France Travail votée en septembre 2023.

Je partage entièrement l’idée que c’est par le travail qu’une large part de la question financière pourra se régler, c’est sur cette base que nous avons entrepris de réformer le monde du travail pour que le plus grand nombre de français possible puissent y accéder et ainsi trouver un niveau de vie digne et qui réponde à leurs aspirations. Ils sont encore trop nombreux à s’inscrire dans un chômage de longue durée. C’est notre responsabilité de les aider à en sortir.

Nous avons beaucoup à faire encore pour approfondir et rendre plus effectives les mesures décidées récemment, pour que France Travail devienne le grand service public de la formation et de la reconversion professionnelle, de l’accompagnement de demandeurs d’emploi, et qu’il devienne véritablement universel, fidèle à l’engagement que nous avons collectivement pris en 2017.

Les partenaires sociaux doivent remettre leurs propositions le 8 avril prochain. Comme défenseure de la démocratie sociale, croyez bien que je serai particulièrement attentive aux concertations qui devront nécessairement concilier ces objectifs.

En confiance,

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