EDITO Fin de vie, travaillons ensemble dans le respect des convictions de chacun

Madame, Monsieur,

Lundi dernier le président de la République présentait dans la presse les contours de la future loi sur la fin de vie.

Attendu depuis longtemps, un grand débat va s’engager prochainement au Parlement.

La loi devra ainsi prolonger le droit existant mais aussi permettre d’en finir avec les zones floues qui laissent des hommes et des femmes sur le côté, sans solution devant la souffrance.

Cette loi devra tenir compte de l’avis de chacun et respecter les convictions et les craintes bien légitimes de tous. Le texte présenté en tient précisément compte en proposant d’une part une avancée vers l’aide à mourir, de manière très encadrée, mais aussi, d’autre part en garantissant les droits des malades et des personnels soignants. C’était une exigence exprimée par beaucoup d’entre nous.

Elle tire aussi les conséquences d’une insuffisance en matière d’accès aux soins palliatifs, condition sine qua non de la création d’une aide à mourir. Il n’est pas normal qu’encore une vingtaine de départements ne disposent pas de services de soins palliatifs.

Je connais toutes les craintes et les réserves qu’un tel texte peut susciter, nous en avions longuement parlé lors d’une soirée dédiée à ce sujet en septembre dernier. Vous aviez alors été très nombreux à vous manifester et à vous exprimer dans le respect de chacun.

C’est dans ce même esprit que je souhaite que nous entamions désormais l’examen et l’amendement de ce texte, pour améliorer ce qui peut l’être, lever les craintes lorsque c’est nécessaire, et faire progresser l’accès aux soins pour tous.

Le Gouvernement a bien compris combien ce sujet était sensible et délicat et qu’il était nécessaire de prendre le temps, c’est pourquoi il n’engagera pas la procédure d’examen accéléré. Ainsi, nous partons pour plusieurs mois de discussions et d’échanges qui seront, je le souhaite, de bonne tenue pour que le texte issu de nos travaux soit le plus consensuel possible.

Je veux redire ici ma conviction qu’il est nécessaire d’avancer sur cette aide à mourir, mais qu’il est tout aussi important de le faire sans à-coup, dans un esprit de concertation et de recherche de consensus.

Je m’y emploierai dans les mois à venir en vous tenant informés des évolutions et en poursuivant le dialogue avec chacun d’entre vous pour porter vos voix et vos interrogations à l’Assemblée nationale.

En confiance,

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