Jeudi 13 février, après d’intenses débats, la proposition de loi relative à la promotion des langues régionales, et portée par le député du Morbilan M. Paul Maulac (groupe Libertés et Territoires) a été adoptée. Elle sera ensuite examinée au Sénat.
Depuis la révision constitutionnelle de 2008, les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France. Par cette reconnaissance, le législateur s’engageait dans le même temps à promouvoir et protéger ce patrimoine.
Le groupe MoDem auquel j’appartiens, est attaché à la défense et à la reconnaissance des langues régionales comme partie de notre patrimoine immatériel.
La République française reconnait les langues et cultures régionales sur son territoire, auxquelles elle confère des droits par la loi ou le règlement.
Celles-ci ne portent pas atteinte à l’identité nationale, au contraire elles l’enrichissent dès lors qu’elles sont elles-mêmes cultures d’ouverture et non de repli ; culture d’accueil et non d’exclusion.
Quel que soit le statut des écoles et les méthodes pédagogiques utilisées, l’enseignement doit accueillir et utiliser les richesses régionales : éducation artistique, éducation physique, histoire, géographie, littérature, économie… L’éveil aux cultures régionales est positif pour les élèves et apprendre plusieurs langues est une grande richesse. Une langue régionale, comme tout autre langue, contribue au développement de l’intelligence des personnes.
Aussi, je soutiens une politique positive de l’enseignement des langues et de la défense des cultures régionales ; tout en considérant que la langue française doit rester notre langue officielle. Il ne peut être demandé à l’État d’aujourd’hui de construire une politique pour les langues et cultures régionales basée sur la notion de « réparation historique ». Il ne faut pas favoriser la création de ghettos linguistiques et empêcher que la promotion de la richesse des langues de France soit instrumentalisée par des mouvements politiques afin de promouvoir une identité régionale qui serait ethnique, repliée et fermée aux autres. En d’autres termes, les revendications régionales ne doivent pas prendre la forme d’un communautarisme ou d’un autoritarisme culturel.
Toute culture est vivante. Elle ne peut rester figée sur telle ou telle période de l’histoire. Elle doit faire connaitre le passé, tout en étant tournée vers l’avenir. Le patrimoine, les traditions populaires, le travail muséologique sont des pans essentiels de l’expression culturelle. Mais une part importante doit être réservée à la création contemporaine, par les hommes et les femmes d’aujourd’hui, qu’ils s’expriment en langue française, en langue régionale ou dans les deux.