La semaine dernière se tenait à Nantes la 18ème édition des Assises de l’économie de la mer.
A cette occasion, le président de la République a voulu revenir, devant l’ensemble des acteurs du monde de la mer, sur sa vision des enjeux maritimes ainsi que sur les initiatives prises par la majorité pour intégrer toujours davantage ce secteur à notre stratégie nationale pour l’économie, la biodiversité et la lutte contre le changement climatique.
Notre pays dispose non seulement de la plus grande façade maritime européenne, mais encore son aire maritime est-elle l’une des plus grandes au monde grâce aux outre-mer.
La mer représente donc un intérêt stratégique majeur pour tous les enjeux de notre temps. C’est aussi un secteur économique en difficulté que la puissance publique doit soutenir.
C’est la raison pour laquelle Emmanuel MACRON est longuement revenu sur cette question et a annoncé plusieurs mesures en soutien de la filière française de pêche.
Au plus fort de la crise covid et de la crise énergétique, l’Etat avait mis en place un dispositif de soutien exceptionnel sur le gasoil pêche, dispositif qui sera prolongé jusqu’en juin 2024 avec une aide à 20 centimes/litre, soit jusqu’à la fin du régime temporaire européen (dispositif cumulable avec l’aide de 13 centimes liée à l’utilisation des biocarburants).
Par ailleurs, un contrat de transformation de la pêche française est en cours de réalisation pour renforcer notre souveraineté alimentaire. Cet accord, qui doit se conclure d’ici à l’été prochain, doit également permettre de restructurer une filière profondément bousculée par la crise, le mauvais renouvellement des générations ou encore la rémunération des métiers.
C’est aussi pourquoi un plan de soutien de 700 millions d’euros, issus des revenus tirés des parcs éoliens a été mis en place entre 2023 et jusqu’en 2035.
Ces éléments doivent permettre à la pêche française de retrouver de la compétitivité pour reconquérir des marchés en France avec, notamment, un label pêche durable dès septembre prochain et un objectif de 50% de produits de la mer respectant un label « pêche d’avenir » d’ici 2030 dans la restauration collective.
Ce plan de soutien économique se double d’un plan en faveur de la décarbonation et de la recherche de 800 millions d’euros pour le quinquennat pour accompagner la recherche sur les océans et les grands fonds marins, la modernisation des ports, et la création d’un fonds d’investissement maritime d’au moins 1,5 milliard d’euros.
Il doit en outre donner les moyens de lutter contre le dumping social en vue d’harmoniser au niveau européen les métiers de la mer pour éviter une concurrence qui ne profite qu’aux économies extra-européennes.
Comme cela avait été annoncé, le Président a également présenté ses priorités pour la 3ème édition de la Conférence des Nations-Unies sur l’Océan qui se tiendra à Nice en juin 2025. De nouveaux outils doivent notamment permettre de mieux connaître l’état de l’océan, comme par exemple, le développement d’un « indicateur de santé » de l’océan. Cela passe aussi par une actualisation du droit international pour faire converger plusieurs traités et accords sur la pollution plastique, les aires marines protégées, le moratoire sur l’exploitation des fonds marins, ou encore l’interdiction des subventions à la pêche illicite.
Il s’agira en outre de mieux anticiper les adaptations des villes côtières aux évolutions climatiques qui promettent d’être importantes.
Enfin, l’année qui s’ouvre verra les prémices de l’année de la mer en 2025 au cours de laquelle plusieurs initiatives seront prises :
- Journées européennes du patrimoine 2024 dédiées en France aux enjeux maritimes ;
- Fête de la science 2025 centrée sur les océans ;
- Loto de la biodiversité 2025 consacré à la protection des sites maritimes ;
- La mobilisation de tous les acteurs de la mer pour mieux sensibiliser le grand public aux enjeux importants.
Notre région, également tournée vers la mer devra y prendre toute sa part et favoriser en ce sens des initiatives nombreuses.