Mon hommage a M. Philippe Monguillot à l’Assemblée nationale

Retrouvez ci-dessous ma question au Gouvernement concernant le décès de Monsieur Philippe Monguillot, chauffeur de bus, ainsi que la réponse de M. Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur. 

« Le 5 juillet, un homme, Philippe Monguillot, a été victime d’une agression d’une extrême violence. Il était chauffeur de bus. Il est décédé chez moi à Bayonne. Cet après-midi, devant la représentation nationale, je tiens à lui rendre hommage. 

Je tiens aussi à exprimer, de manière sincère et profonde, toute ma compassion à l’égard de son épouse, de ses trois filles et de ses collègues, pour qui les jours et les nuits sont si difficiles.

Monsieur le président, ma question peut s’adresser à M. le Premier ministre, à M. le ministre de l’intérieur, à MM. les ministres de la justice, des transports, de l’éducation nationale. Dans le drame qui s’est noué au Pays basque, il y a bien entendu à première vue un problème de sécurité dans les transports auquel nous devrons apporter des réponses, mais j’y vois un problème bien plus profond : il y a dans notre société des personnes qui ne respectent plus les règles de la République ; il y a en France des personnes qui font des violations du pacte républicain un mode de vie.

La devise de notre pays, « Liberté, Égalité, Fraternité », s’appuie sur des valeurs-socles fortes qui ne devraient plus être abîmées. Dès lors, mesdames et messieurs les ministres, que comptez-vous faire pour les imposer à celles et ceux qui chaque jour s’en détournent et pour redonner espoir et confiance aux Françaises et aux Français qui les ont chevillées au corps ? »

Réponse de M. Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur :

« Je veux au nom du Premier ministre et de l’ensemble du Gouvernement exprimer à mon tour toute l’indignation de la République devant cet acte odieux qui a endeuillé une famille. J’ai rencontré, vous le savez, Mme Monguillot et ses trois filles. Monsieur Monguillot a quitté sa famille le matin, fier de son travail, pour mourir dans des conditions particulièrement atroces, alors qu’il avait seulement demandé à des gens qui montaient dans son bus de payer leur ticket et de porter un masque. Ce n’est pas uniquement lui qui a été attaqué mais aussi l’autorité qu’il représentait, et c’est un peu de la République, un peu de nous-mêmes qui a été blessé par ces actes horribles.

Leurs auteurs ont été, je me dois de le dire, très rapidement appréhendés par la police nationale, qui a fait un travail extraordinaire, vous le savez bien, madame la députée : dès le lendemain, grâce à la vidéo-protection installée dans le bus, cinq interpellations ont eu lieu, quatre personnes ont été présentées au parquet, écrouées et mises en examen.

Cet acte particulièrement horrible ne doit pas seulement avoir une résonance dans le Pays basque, mais dans toute l’étendue de la République. Car depuis désormais trop longtemps, les conducteurs de bus, les professeurs, les médecins, les pompiers – encore hier à Étampes, où je me suis rendu – mais aussi les policiers et les gendarmes, parce qu’ils sont détenteurs de l’autorité publique et qu’ils portent pour une partie d’entre eux un uniforme de la République, sont insultés, blessés et parfois perdent la vie. Je veux ici leur rendre hommage une nouvelle fois. 

J’aurai l’occasion dans les prochains jours, aux côtés du ministre délégué aux transports, de travailler encore davantage avec vous et avec les sociétés de transports pour renforcer la sécurité des conducteurs de bus. »

 

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